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Musiques et chansons


A Dunkerque,
Quand vient le carnaval,
On est tous joyeux comme des cigales,
On se grime, on s'met de la peinture,
On s'en fou plein la figur'
On s'habille avec de vieux habits,
Et l'on sort son grand parapluie,
Avec tout ça on est paré pour le Carnaval,
Et le Boulot on s'en fou pas mal,
On est heureux, On est heureux
Avec les Dunkerquois
Au carnaval on est les rois,
On est heureux, On est heureux
Avec les Dunkerquois,
On sera toujours les rois.

Les chants et chansons du carnaval de Dunkerque sont tradditionels et paillardes.

PAROLES ET MUSIQUES

Les premières notes, un roulement de tambour, un accent inimitable…
Ca y est ! Dunkerque bascule dans la folie du carnaval pour vivre près de trois mois au rythme de ses chansons !
Tambours, fifres et cuivres mènent la cadence dans les rues. Une soixantaine de musiciens alternent les airs rythmés des chahuts et les musiques plus lentes pour laisser le temps aux masquelours de respirer. En choeur, les Dunkerquois interprètent les chansons du carnaval, souvent bien ridicules mais pleines de gaieté. Les paroles retracent néanmoins les temps forts de l’histoire de la cité et jouent un rôle essentiel dans la transmission du parler dunkerquois. À l’origine, ce sont des chants militaires et des airs à la mode transformés. Après la Libération, de nombreux textes firent allusion aux misérables conditions de vie.

LES ENFANTS DE JEAN BART

Les textes commémorent aussi les grands hommes de Dunkerque. La Cantate à Jean Bart rend hommage à celui qui a su défendre la ville des attaques étrangères, et pour la gloire duquel les Dunkerquois s’agenouillent et chantent. Pourtant, cet hymne, dédié au prince de Joinville lors de l’inauguration de la statue, n’était pas destiné au carnaval. La cantate était chantée lors des cérémonies officielles et des visites des présidents de la République ou même du Tsar Nicolas II.

Les "Prout" assurent la relève !
Parce que le carnaval évolue avec son temps, chaque année une ou deux chansons viennent se greffer au répertoire. Auteurs-compositeurs et carnavaleux, les "Prout" se sont fait connaître d'abord dans les chapelles et dans les bars.
Innovantes tout en conservant l’esprit du carnaval, leurs chansons rentrèrent finalement dans le répertoire traditionnel. Après quatre disques et une popularité toujours plus grande, le groupe fut accueilli à l’Olympia à Paris le 8 mai 2005. Les dix chanteurs et onze musiciens y interprétèrent une quarantaine de chansons autant d’histoires devenues des mélodies traditionnelles.


Un CD des 57 chansons officielles du Carnaval sort en 1993 parrainé par le conseil général du Nord ainsi que du magazine "Réussir à Dunkerque" puis des groupes de musiciens carnavaleux se formes pour assurer la reléve tel que "les Doukicholes" ou "les Kikelouches", "les blues Zoulous", "les Streules", les Ringningnins" mais c'est notament "les Prouts" dont le succés est tel qu'il sont déjà passé deux fois par l'olympia de Paris.



 

Cette chanson résume bien le Carnaval de Dunkerque, son lexique à droite :

La visschersbende

Sù' Dunkerque, on fait la Visscherbende
En souv'nir des pêcheurs en Islande 
Ribouldinque, teutres et bonnes pintes de bière
Potcheroll' à rouler sa gamelle par terre.
Berguenaere fixé en haut d'un stok'che 
Qui chôle toute l'année dans l'nouckt'che d'un kot'che 
Clèt'che en flèpes cause d'avoir fait trop d'beurt'ches
Mule en spript'chepap qui fiche la trouille aux creut'ches
Dans la bande, du pénelècre au ript'che-rapt'che
I' sont cleut'se, tous ensemble i' font mât'che
I'saquent n'dans, derrière, devant
I'chantent les mêmes chansons 
Au premier rang, i' faut avoir un rud' peute 
Pou' ret'nir tous ceux qui poussent à leur preute
La musique en ciré, bât'che rayé
Cô-Schlock d'vant en grenadier 
Les chasse-nèches pour les protéger
Et empêcher les masques d'avancer
Y'a jean Bart en haut d'son zelt'che
Astiqué au brillant belge 
Et just' un M'tit peu plus bas
La famille à Reuze-Papa
Le klokespel de la tour 
I' joue pou' les masquelours
Et sû' le kiosque y'a un krampeut'
Qui roun'que pou' les lapeteute
Et, d'la mairie, une bande de picheleules
Balance des klippers pou' faire un smeule 
Y'a du leut,che, la bringue dans les chapelles

Et y'en a même qui s'amusent à cat'chespèle
L'fiqueman derrière son mulebat'che 
Son deckeneuze, son zwektche, son platche
Au bal, un nècheprout' catelame 
Sort du Kursaal faire une fusée dans la traille
Dans la bande, du pénelècre au ript'che-rapt'che
I' sont cleut'se, tous ensemble i' tout mat'che
I' saquent n'dans, derrière, devant
I' chantent les mêmes chansons 
Sû' Dunkerque, pour faire la Visschersbende
En souv'nir des pêcheurs en Islande
I'faut pas être kloppe des pieds
Faut savoir driver et schnicker
Et surtout avoir la santé 
Ou à ta cahute t'as qu'à rester!

 

Visschersbende : bande des pécheurs
Teutre : trompette 
Pinte : demi de bière 
Potcherolle : saoul, ivre
Berguenaere : parapluie 
Stok'che : bâton, manche de parapluie
Chôler : traîner, aller au hasard
Nouckt'che : petit coin 
Kot'che : petite pièce, remise débarras
Clèt'che. vêtement généralement employé pour désigner le travesti de carnaval 
Flèpe : petit morceau de tissus ou de fil provenant d'habits usés 
Beurt'che : faire un tour dans la bande des pécheurs
Mule : virage 
Spript'chepap : bouillie épaisse
Creut'che : qosse 
Pénelètre: employé de bureau 
Ript'che-rapt'che : petites gens débrouillardes vivant de peu de choses 
Cleut'se : secoué (battu comme des tartes)
Faire mât'che : flatter 
Saquent n'dans: Y aller de bon cœur
Peute : force, énergie
Preute : derrière, cul 
Bât'che : maillot de marin
-Schlock: actuel tambour-major de la bande des pécheurs 
Chasse-nèches : personnes recrutées par ma municipalité employées à Pousser les carnavaleux afin de faire avancer la musique
Zelt'che : socle de la statue
Brillant belge : produit pour nettoyer, faire briller les cuivres 
Reuze-papa : Géant de Dunkerque
Le Klokespel : carillon 
Masquelour : carnavaleux 
Krampeut' : tourne-disque, sono
Roun'quer : maugréer marmonner
Lapeteute : personne lente
Picheleule : lambin 
Klippers : hareng fumé 
Smeule : bon repas, festin
Leut'che : Plaisir 
Chapelle: maison amie où l'on boit un coup et se restaure durant ta bande 
Cat'chespèle : jouer au Petit docteur 
Fiqueman : personnage de la bande des pêcheurs tenant une figue au bout d'un fil.
Mulebat'che : Cache-col, cagoule
Deckeneuze : faux nez en carton
Zwekt'che : perche de figueman
Plat'che : poisson plat
Nècheprout' : demeuré
Catelame : fatigué
Kursaal : casino 
Fusée dans la traille : vomir dans le caniveau
Kloppe des pieds : qui traîne les pieds
Driver : vadrouiller, traîner, errer
Schnicker : boire abondamment
Cahute : chez soi

 Comment s'organisent les musiciens dans cette marrée humaine? Quelles sont les instruments?

    Ceux ci se placent devant la Bande, qu'il ménent au sons,  la premiére ligne retenant les précédentes pour les protéger. Cette "orchestre mobile" est constitué de cuivres avec trompettes et trombones au milieu, de fifres (instruments à vent de la famille des bois) en troisiéme position prés de la premiére ligne, tambours et grosses caisses en percussions devant.





Le tambour Major
Le tambour-major conduit la musique, il décide de l’endroit des chahuts et autres « tien bon d’ssus » ainsi que des arrêts de la bande. On ne connaît pas précisément son origine, toujours est-il que le premier tambour-major reconnu comme tel serait « Pintje Bier » vers 1850. On connaît mieux les tambours-majors après la guerre de 1870, successivement Co-Genièvre, Co-Gnac, Cô-Pinard, Co-Schnick, Co-Trois-Six, Co-Schlok, le célèbre Cô-Pinard II et l'actuel Co-Schlock II. Le plus célébre reste Cô-Pinard qui laissa beaucoup de carnavaleux orphelins après sa mort. Une rue dans le quartier de la citadelle lui est dédié laissant à chacun la possibilité de le fêter lors de la bande du même nom. De son vrai "Jean Minne" il mena la bande pendant prés de 30 ans.
Voici l'hymne qui lui est dédié en 1992 chanté desormais avant la cantate à jean Bart:
Salut à Cô-Pinard, salut à ta mémoire
Là-haut, tout près d'Jean Bart, c'est ta gloire,
Tant d'années à nous guider, tant de masques à aimer
A c't'heure nous voilà tous en pleurs.